african blackwood, le meilleur des bois ?

J'ai eu trois Baranik retreux parlor, avec des caisses en honduran rosewood, koa et african blackwood. Celle en blackwood surpassait largement les deux autres  pourtant excellentissimes.

C'est particulièrement vrai au niveau des basses, étonnamment profondes pour une parlor, et cela sans nuire pour autant à l'équilibre général.

Et la caractéristique principale : une distinction entre tous les registres que je n'ai jamais entendue sur une autre guitare. Quand on joue du Renbourn par exemple (ou du jazz), c'est un régal, toutes les voix se détachent parfaitement.

Je suis tombé hier sur la vidéo d'une Rasmussen 00, construite elle aussi en african blackwood. Comme par hasard, elle présente exactement les mêmes caractéristiques, preuve que ce sont bien des qualités spécifiques à ce bois.
https://www.gbase.com/gear/rasmussen-r-13-african-blackwood

L'expert-guitariste qui la joue ne s'y est pas trompé, en choisissant pour l'occasion un morceau jazzy qui permet de bien montrer l'étonnante séparation des voix, la profondeur des basses et la présence des aigus en même temps. What else ?  

Je vous laisse juger.

Le seul problème avec l'african blackwood, ... c'est son prix. La Rasmussen est quand même à 15.000 €, mais par rapport à du rio au même prix, ça ne me paraît pas injustifié.

Doit-on en conclure « african Black Wood, le bois des meilleurs »?

Joli son en effet

Je crois que c'est le bois qu'on appelle en français grenadille , et dont on fait les hautbois. Si c'est bien ce bois, on le trouve surtout en petits billots et ça doit être difficile d'en faire un dos de guitare en deux parties. Est-ce que ta Baranik a un fond en trois (ou même quatre) parties? (peut-être pas facile à voir sur ce bois très noir et sans fil)

c'est aussi un bois TRES TRES dense, plus de 1,3 t au m3,, bien supérieur à tous les palissandres si je ne dis pas de bêtises
j'ai fait faire il y a quelques années un gros tambour à MJ Franks (un format GRANDE, genre J200): table sitka chenillé et caisse en ABW avec un purfling et une rosace en herringbone un peu spécial (comme dab quoi): une enclume qui fait trremler les murs!
je vais faire qqes photos pour vous

mehoul a écrit:Je crois que c'est le bois qu'on appelle en français grenadille , et dont on fait les hautbois. Si c'est bien ce bois, on le trouve surtout en petits billots et ça doit être difficile d'en faire un dos de guitare en deux parties. Est-ce que ta Baranik a un fond en trois (ou même quatre) parties? (peut-être pas facile à voir sur ce bois très noir et sans fil)

C'est un des avantages des parlors, elles peuvent bénéficier de sets trop petits pour les autres formats. C'est d'ailleurs ce qui m'avait permis d'avoir un magnifique rio pour ma Cheval format 0 : la pièce était trop petite pour une OM, ce qui fait qu'elle dormait sur une étagère depuis des années... et que ce type de rio entre-temps était devenu quasi introuvable.

Sur ma Baranik, visiblement en 2 parties d'après cette photo un peu surexposée :



La "vraie" teinte :

le dos est en deux parties, et ça ne doit pas être facile de le trouver dans cette largeur, ça explique le prix élevé de l'instrument.

pour revenir sur ce qu'a dit Jeff, le bois très dense doit être aussi plus rigide. Je me demande si on ne pourrait pas obtenir le même effet avec un bois plus commun mais en augmentant l'épaisseur du dos.

Le luthier peut aussi affiner le dos et les éclisses ?
Ça doit être chaud à cintrer....

mehoul a écrit:le dos est en deux parties, et ça ne doit pas être facile de le trouver dans cette largeur, ça explique le prix élevé de l'instrument.

pour revenir sur ce qu'a dit Jeff, le bois très dense doit être aussi plus rigide. Je me demande si on ne pourrait pas obtenir le même effet avec un bois plus commun mais en augmentant l'épaisseur du dos.

Le problème, c'est que les caractéristiques d'un bois ne se résument pas à sa densité...

Ce qui est sûr, par contre, c'est que c'est la marque des grands luthiers de savoir jouer sur les épaisseurs selon les bois. Pour avoir eu conjointement ces 3 Baraniks en des bois aussi différents, j'ai pu constater que cette capacité à s'adapter aux caractéristiques de chaque bois était une des marques de fabrique de Mike Baranik.

D'autres luthiers sont particulièrement à l'aise avec une essence particulière. Pour George Lowden, c'était (au départ du moins) l'association cèdre / acajou. J'en ai eu une de ce type et un copain en avait une (soit disant plus haut de gamme) en épicéa européen / indian rosewood qui sonnait moins bien. La "old lady" de Bensusan est en cèdre / acajou elle aussi.

Bourgeois, lui aussi, maîtrise particulièrement bien l'acajou. Quand je jouais ma Piccolo, j'oubliais qu'elle était en acajou.