bois , mais modéremment .

Pourquoi ? sur un instrument à 200 euros je ne vois pas le souci, d'autant que derrière un rideau sur un instrument d'entrée de gamme faire la différence entre du micarta, de l'ébène, du cormier ou autre chose........

Du point de vue du libre accès de chacun et de toutes les bourses, il est un principe "démocratique".
Que les guitares à 200 euros, tout comme celles à 2 000 euros, soient dotées de matériaux de qualité.
C'est tant mieux sous un aspect musicale. C'est déplorable pour l'écologie et la protection des espèces.

Il n'y a strictement aucune raison que les guitaristes "défavorisés" doivent se contenter de bois inférieurs.
Les touches en ébène massif, les caisses en palissandre massif se retrouvent à partir de 800 euros.
Cela est même devenu un critère commercial. Fender (Paramount), Cort, Yamaha, Ibanez, etc...

Cela permet d'ailleurs de se rendre compte de ce que les petits malins se mettent dans les poches !
Nous constatons ainsi la marge bénéficiaire que s'offre ces gens-là, sans le moindre scrupule.
Aucun scrupule pour l'acheteur potentiel. Aucun scrupule pour l'environnement. Aucune éthique.
Le fric - L'oseille - Le pognon - Wall street -  Ton blé...

Les guitaristes les moins fortunés ont autant de droits à la qualité des bois que les guitaristes nantis.
C'est d'ailleurs bien fait pour ces quelques marques qui jouent sur leurs productions centenaires.
Ces marques qui visent une clientèle aisée, voire fortunée. Avec une réputation passée (et dépassée).

Ou bien ce sont les mêmes matériaux pour tout le monde, ce qui préservera les espèces menacées !
Ou les petits malins à l'esprit mercantiles continueront à jouer sur l'élitisme des matériaux proposés.
Je suis plutôt "libéral", loin de moi l'idée de restrictions communautaristes, mais il faut de la logique.

J'ai essayé des petites Martin 000 X1 AE, par exemple. Le Micarta noir est d'un touché très agréable. Beau.
Les matériaux composites de la caisse, (acajou reconstitué), ne dénaturent absolument pas la sonorité. Belle.
Même si leur prix est prohibitif, au moins les choses sont claires. On connaît la nature des composants.
Rappelons toutefois qu'à un prix équivalent, des marques proposent du tout massif à qualité supérieure.
Simplement, il n'y a pas le Logo OLIDA ou CANIGOU sur la tête du manche...

Il est certain que ça fait beaucoup moins "Chic" qu'une gratte de riche à 4 000 euros.
On peut difficilement se la "jouer". On ne peut plus se la "pêter" : < Regarde ma gratte de riche ! >
Je sais de quoi je parle. Je possède des guitares de riche. J'aimerais que tout le monde y ait accès.
J'adore le touché de l'ébène. J'adore la sonorité du Palissandre. Même sur des guitares à 800 euros.

Mais là ou le bas blesse, c'est lorsque les grandes marques trichent sur les matériaux proposés.
Les "Ricains" semblent êtres passés "Maîtres" dans cette discipline dans quantité d'autres domaines.
Partout sur la planète. Partout où on les laisse faire...

On a tous droit à de belles et bonnes guitares..... mais une guitare d'entrée de gamme, fabriquée à l'arrache mérite t elle un arbre qui se raréfie et qui entre la coupe, le séchage et le transport (entre le pays de coupe , celui sera fabriqué la guitare et celui ou elle sera vendue) devient un désastre écologique (surtout après avoir traversé les océans dans un container exposé aux embruns et être affichée au soleil dans la vitrine d'un dépôt vente à 60 euros avec la housse) ?

Curieusement, personne ne s'offusque des prix des Taylor en Noyer.... ou du surcout d'une table en European Spruce dans les grandes marques et il est peut être bien là le marketing.

Des luthiers essaient de sortir des sentiers battus (Koppo, Alquier, Vendramini), certaines marques (Maton ; http://maton.com.au/timbers ) utilisent des bois alternatifs et leurs guitares sonnent....
Le monde change, la guitare acoustique a le vent en poupe, de plus en plus d'acheteurs arrivent sur le marché, mais la taille des forêts de bois traditionnels ne grandit pas

greg370 a écrit:Pourquoi ? sur un instrument à 200 euros je ne vois pas le souci, d'autant que derrière un rideau sur un instrument d'entrée de gamme faire la différence entre du micarta, de l'ébène, du cormier ou autre chose........

parce qu’on peut très bien utiliser un bois courant qui pousse dans des forets gérées sans avoir à dépenser de l'énergie à fabriquer du micarta.
même sur le plan écologique c’est plus intéressant à mon avis

Un débat improvisé avec des avis constructifs et de bonnes idées , et sans beuverie !
Merci .

Perso je préfère les touches bien veinées type palissandre ( tout dépend de la qualité du palissandre car la densité peut être très différente d'une pièce à l'autre ) , le seul problème avec les touches palissandres s'usent plus vite ! certaines vieilles touches sont carrément creusées ...
J'ai deux touches en palissandre de rio et notamment sur ma Martin 017 de 1934 , qui a été vraiment jouée , aucun creusement de touche !

Un bon compromis , comme sur mon OM mj franks , une touche et un chevalet en ébène de macassar , magnifique qui ressemble à du palissandre ...mais avec la dureté de l'ébène !

La densité plus grande de l'ébène va rajouter du sustain, j'en ai fait l'expérience en faisant remplacer la touche (très creusée) et le chevalet d'une Gibson J50 de 1965, nette amélioration du sustain, pas le point fort de ces guitares. Même chose sur ma Cheval 0-12 cases, le remplacement du chevalet en rio par de l'ébène a rajouté un peu de sustain mais peut-être fait perdre un poil de volume et de douceur.

didier13 a écrit: le seul problème avec les touches palissandres s'usent plus vite ! certaines vieilles touches sont carrément creusées ...

Pas plus que l'ébène lorsque les frets ne sont pas changées à temps.

C'est vrai que la touche en ébène de ma première Lowden était bien creusée

Quelle erreur que de teinter ces palissandres clairs, que l'on trouve encore heureusement sur les touches de certaines Gibson! Idem pour le "striped ebony" que je préfère au noir de règle. Quant au micarta pourquoi pas, son toucher est agréable, et c'est éco-responsable  

perso j'adore l'ébène veiné... j'ai fait de bonnes affaires chez des marchands de bois qui déclassaient des touche magnifiques simplement parce qu'elles n'étaient pas uniformes en teinte..
Qu'ils continuent à déclasser, j'en profiterai

MICHEL WALIGORA a écrit:

didier13 a écrit: le seul problème avec les touches palissandres s'usent plus vite ! certaines vieilles touches sont carrément creusées ...

Pas plus que l'ébène lorsque les frets ne sont pas changées à temps.

Oui Michel ta réponse est logique et tu as raison de le dire , mais je pense quand même que la touche s'use bcp plus vite sur un bois tendre ... on le voit sur des guitares bas de gamme avec des frettes pas forcément très usées mais avec la touche déjà bien creusée

C'est sûr.

Cette discussion me donne à penser.
L'esthétique joue sur mon appréhension de l'objet, de l'instrument. Bien sûr que ça contribuer au plaisir, à la motivation... Mais ça questionne surtout notre perception du matériau ''bois'', dans notre environnement actuel. Les trottoirs continuent de se couvrir de meubles en bois massif qui traverseraient le temps - en nous survivraient !- moyennant un entretien minimum.
La couleur des meubles, l'apparence du bois, est connotée de la longue durée, du "monde d'hier", à l'heure où le ''dizaïne'' plébiscite l'immaculé, l'inorganique, le minéral...
Même en tant que musiciens, donc sensibilisé à la fonction poétique du matériau, nous sommes aussi victimes des tendances.
Peut-être faut-il chercher de ce côté-là la tendance aux bois spectaculaires, alors qu'il me semble que des instruments excellentissimes peuvent se passer de cela.
Peut-être sommes-nous aussi un peu esclaves de la prépondérance du visuel sur le sonore. Au niveau cérébral ce déséquilibre existe, mais justement la musique s'enracine (si j'ose dire) dans l'originalité de la perception sonore, et sa capacité à générer d'autres images mentales.
Ce déséquilibre est sans doute renforcé par la modernité (ou l'ultra-modernité).

Pour raison de lutherie, certains bois sont préférés à d'autres (bois durs pour la touche etc). Mais il existe sans doute beaucoup d'alternatives. A nous de parler un peu de l'instrument et de la forêt lorsqu'on joue pour des gens. Certes la guitare parle d'elle-même par la musique qui en sort, mais rien ne nous empêche d'assortir la musique avec certaines informations sur l'état de la ressource, et la démarche qui est la nôtre.
Les luthiers qui essaient d'utiliser des bois moins ''exotiques'', ont évidemment besoin du relai des bons instrumentistes, pour faire changer le regard des musiciens plus amateurs (dont je suis)...

Sinon, quelqu'un a une idée de ce que la lutherie prélève de la ressource, et de on impact écologique ?
Mon idée est que c'est plutôt marginal comparé aux brulis amazoniens etc...