Les guitares d'un luthier aussi amateur que passionné ...

quentinjazz a écrit:Alors je pense que dans la mesure où ta bridge plate est assez haute, et que le chevalet est bien centré sur celle ci, ça doit aller oui.
Mais dans le cas (le plus souvent je crois) où le haut du chevalet est assez proche du haut de la bridge plate, si les pieds de chevalets ne sont pas en contact avec le X on doit avoir moins de rigidité, et le chevalet doit donner un mouvement de bascule vers l'avant, d'où cette règle un peu empirique mais qui me paraît logique, somme toute.
Après, comme on dit.. There are many ways to skin a cat..   

Il est vrai que c'est important que la table ne se déforme pas trop en avant et en arrière du chevalet mais il y a un autre aspect du lien du chevalet avec le X , c'est de bien transmettre l'oscillation du chevalet à l'ensemble de la table , si le chevalet est plus " solidaire " du X c'est vrai que l'oscillation du chevalet est plus " bridée " et dans le cas inverse l'oscillation est du chevalet est plus nette , mais probablement sur une surface plus réduite .... Cet aspect d'articulation du chevalet me parait l'un des aspect majeur tant sur la mécanique de déformation de la table que sur le plan sonore ...

mehoul a écrit:ah tiens j'aurais mis le fil dans l'autre sens. En principe la rosace sert à empêcher la table de se fendre mais avec le fil dans le même sens que celui de la table ça n'empêche rien.

La rosace n'a pas pour but d'empêcher la table de se fendre! C'est ni plus ni moins un évent qui permet à l'air de circuler entre l'intérieur et l'extérieur, et donc d'éviter une résonance type tonneau.

Je me suis posé la question de l'orientation de l'ovangkol, et j'ai finalement décidé de le mettre fil parallèle à la table. Choix esthétique et personnel qui ne se discute donc pas.

Et bien évidemment, un coup d'oeil au barrage montre que le tour de la rosace est bien renforcé.

didier13 a écrit:  Il est vrai que c'est important que la table ne se déforme pas trop en avant et en arrière du chevalet mais il y a un autre aspect du lien du chevalet avec le X , c'est de bien transmettre l'oscillation du chevalet à l'ensemble de la table , si le chevalet est plus " solidaire " du X c'est vrai que l'oscillation du chevalet est plus " bridée " et dans le cas inverse l'oscillation est du chevalet est plus nette , mais probablement sur une surface plus réduite .... Cet aspect d'articulation du chevalet me parait l'un des aspect majeur tant sur la mécanique de déformation de la table que sur le plan sonore ...  

Je suis 100% d'accord avec toi, Didier. Dans le cas présent, j'ai déjà testé ce concept de chevalet "libre", mais j'ai décidé d'aller encore un peu plus loin avec un barrage très allégé et une table plus fine. Resserrer les branches du X pour y appuyer le chevalet irait à l'encontre du but recherché.

Je suis par contre un peu inquiet de l'impact du X inférieur sur la vibration de la table. Il y a là un vrai risque de bridage. Le tap tone me guidera ...   

Ton choix est judicieux ... tu verras bien ! c'est vrai que le double X doit rigidifier plus que que les 2 barres parallèles traditionnelles ....
En tout cas Gilles ce doit être passionnant d'expérimenter toi même la conception de tes guitares et d'entendre ensuite l'impact sur le son !!

Coriolan92 a écrit:La rosace n'a pas pour but d'empêcher la table de se fendre! C'est ni plus ni moins un évent qui permet à l'air de circuler entre l'intérieur et l'extérieur, et donc d'éviter une résonance type tonneau.

je me suis mal fait comprendre. Je parlais de la décoration autour du trou. J'ai toujours entendu dire que son rôle était de maintenir ensemble les fibres du bois, qui sont libres autour de la rosace.

Cette décoration est un héritage de la guitare classique, où c'était une partie importante de la personnalité de la guitare. Les rosaces classiques sont faites d'une juxtaposition de minuscules tasseaux colorés (0.6mm x 0.6mm). Y chercher une renforcement des fibres en bois de bout de la table (côté manche et côté chevalet) est un peu illusoire. On opte en général pour un anneau avec le fil croisé :



ou bien pour trois petites barres :




Avec toutes les variantes possibles ou imaginables.

Aujourd'hui, débit des barrages à la scie jap, et dressage des faces au rabot :








La planchette dressée fait 4cm de large, et sera bien entendu coupée en deux pour obtenir des barres de 2cm de haut ...


A suivre ...[/quote]

Hier et aujourd'hui : assemblage du fond, collage du joint de fond, mise en forme (radius 28') et préparation des barres de fond pour le collage.

N'ayant plus de rouleau ponceur ici, la mise en forme des barres se fera au ciseau, après collage.






A suivre ...

Barrage du fond collé et mis en forme :

[


J'ai également mis en forme (avant collage, cette fois) les barres de table. Tout au rabot(s) et au ciseau, c'est long et pénible.

Si j'ai un peu de temps demain, je colle!  

A suivre ...

Deux jours que je rame pour cintrer les éclisses. J'avais raboté à 2,2mm d'épaisseur, ce qui me semblait correct.

J'ai pris conseil auprès de Quentinjazz, qui a réalisé une magnifique OM en Ovangkol, et il m'a confirmé que lui aussi avait eu les pires difficultés à cintrer ce bois.

Je ramène donc l'épaisseur au racloir + papier de verre entre 1,8 et 2mm selon les endroits, et ça commence à venir, à condition de bien faire tremper le bois, de le maintenir humide, etc ... :





C'est long, très long, mais je n'ai pas envie de casser   !

Enfin, la retraite, c'est fait pour ça ...

A suivre

Patience en effet !!

Oué, c'est de la saloperie à cintrer! Par contre une fois que c'est calé dans le moule, après ça bouge plus.
L'idéal serait de faire des éclisses doublées!

quentinjazz a écrit:L'idéal serait de faire des éclisses doublées!

L'idéal, c'est de passer les éclisses à la calibreuse, 1.8mm. Là, j'aurais déjà fini la guitare.

De toutes façons, j'ai épuisé les joies du rabot, vive les machines !   

Coriolan92 a écrit:

quentinjazz a écrit:L'idéal serait de faire des éclisses doublées!

L'idéal, c'est de passer les éclisses à la calibreuse, 1.8mm. Là, j'aurais déjà fini la guitare.

De toutes façons, j'ai épuisé les joies du rabot, vive les machines !   

à bas les machines ! C'est de l'artisanat pur et dur : c'est ça qui est magnifique !

Un jour, moi aussi je m'y mettrai !... un jour....

Chapeau en tout cas, et bonne continuation, je suis avec intérêt

Ouaip, les contraintes ça donne bien mieux que ce qu'on fait avec nos petites habitudes des fois.
C'est comme en photo, avec des vieilles focales fixes on peut sortir des photos venues d'ailleurs alors qu'avec le matos habituel, c'est tellement simple que ça n'arrive jamais!

j'ai un gros faible pour l'utilisation des machines, cela permet de ce concentrer sur les détails , sur la finition.
le fait d'utiliser peu de machines qui serait un gage de qualité m'agace un peu , je l'avoue   
il y a un juste milieu ....

remy a écrit:j'ai un gros faible pour l'utilisation des machines, cela permet de ce concentrer sur les détails , sur la finition.
le fait d'utiliser peu de machines qui serait un gage de qualité m'agace un peu , je l'avoue   
il y a un juste milieu ....

Je pense la même chose , autant de faire les finitions , les ajustement et tous les petits réglages fins c'est indispensable de les faire à la main , pour le reste je pense que le tout fait main n'apporte pas vraiment plus de qualité à l'instrument , mise à part la fierté d'avoir tout fait soi même , ce que je respecte ....

remy a écrit:j'ai un gros faible pour l'utilisation des machines, cela permet de ce concentrer sur les détails , sur la finition.
le fait d'utiliser peu de machines qui serait un gage de qualité m'agace un peu , je l'avoue   
il y a un juste milieu ....

A ce propos, je trouve l'approche de Christophe Grellier intéressante: il travaille seul (ni stagiaire, ni apprenti, ni assistant), mais utilise une machine à commande numérique pour des découpes, défonces fines pour incrustations, ébauches de tables creusées ou de manches, etc. On dirait qu'il crée quasiment à chaque fois un programme spécifique. Ça n'a rien à voir avec l'utilisation que peuvent en faire des usines qui produisent en série. Cette approche lui permet effectivement de se concentrer sur les finitions tout en gardant un niveau de prix attractif. Il y a plein de photos sur son site pour illustrer: http://www.grellier.fr/index.php?lang=fr

     

Ayé! Après trois jours d'efforts, j'ai réussi à cintrer ces p... d'éclisses en p... d'ovangkol.

C'est dans le moule, on verra dans quelques jours si une retouche s'impose.





En attendant, barrage de la table :



L'oeil du A (si j'ose m'exprimer ainsi) est rempli par deux épaisseurs d'épicéa de 3mm à fil croisé. Léger et résistant.

Au tap tone, j'ai une fondamentale bien résonnante, mais la table est trop bridée. Va falloir scalloper d'importance ...



A suivre

Impressionnant ce barrage !

Ca doit être très raide pour l'instant.

lukou a écrit:Ca doit être très raide pour l'instant.

Je te rassure, à mon âge, ça ne reste pas raide très longtemps ...   

Scallopé ou non d'ailleurs.......... 

Donc aujourd'hui, rabot noisette, ciseau, tap tone, rabot noisette, ciseau, tap tone, etc ... jusqu'à obtention d'un tap tone satisfaisant (pour le moment!).

Après ponçage des barres et détourage de la table, on obtient ça :




Et côté face :






A suivre

Qu'elle épaisseur ta table maintenant?